Aujourd’hui, nous interviewons Ibrahima Diop, un ancien étudiant sénégalais au Maroc. À travers cette discussion, nous souhaitons comprendre pourquoi il/elle a choisi le Maroc pour ses études, comment il/elle a financé son parcours, s’il/elle a des regrets, etc. L’interview se déroulera sous forme de questions et réponses.




Interviewer :

Merci Ibrahima d’avoir accepté cette interview et bienvenue ! Pour ne pas perdre de temps, peux-tu nous parler un peu de ton parcours scolaire avant de venir au Maroc ?

Ibrahima :

Merci à vous pour cette opportunité. J’ai commencé mon parcours scolaire dans une école privée, Dar-Es-Salam, où j’étais considéré comme un élève très brillant de la maternelle au collège. Afin de me sortir de ma zone de confort, j’ai été inscrit au lycée Charles De Gaulle, où j’ai poursuivi ma scolarité jusqu’à l’obtention de mon baccalauréat S2 ainsi qu’une bourse d’excellence pour le Maroc.

Interviewer :

Quand es-tu arrivé au Maroc ? Quelle filière as-tu choisie et dans quel établissement (et ville) as-tu étudié ?

Ibrahima :

Je suis arrivé au Maroc en 2017 pour intégrer les classes préparatoires pour le cycle ingénieur à l’ENSA de Tanger. Ensuite, j’ai changé d’orientation et j’ai poursuivi mes études à la Faculté des Sciences (FS) de Tétouan, où j’ai obtenu mon diplôme en Électronique.

Interviewer :

Comment as-tu financé tes études au Maroc ?

Ibrahima :

J’ai bénéficié d’une bourse pour mes deux premières années, mais cela ne m’empêchait pas de recevoir un soutien financier mensuel de mes parents. Par la suite, j’ai perdu ma bourse pour diverses raisons, et mon père a pris en charge l’intégralité de mes frais de scolarité et de vie pendant cinq ans.

Interviewer :

Quels sont les aspects positifs des études au Maroc, particulièrement dans ta filière ?

Ibrahima :

L’accès à plusieurs domaines d’ingénierie, une formation théorique solide avec des applications pratiques et, à terme, de bonnes opportunités salariales.

Interviewer :

Quels sont les aspects négatifs des études au Maroc, notamment dans ta filière ?

Ibrahima :

Le taux élevé d’abandon et d’échec, ainsi que le manque de compatriotes, ce qui peut rendre l’intégration plus difficile.

Interviewer :

Est-il facile de trouver un travail au Maroc pendant ou après l'obtention du diplôme ?

Ibrahima :

Honnêtement, non. Beaucoup d’étudiants ne sont pas suffisamment préparés à la vie après le diplôme. On obtient un diplôme, mais ensuite, chacun doit se débrouiller seul, sans véritable accompagnement ou réseau structuré.

Interviewer :

Quelles étaient tes perspectives après l’obtention de ton diplôme ?

Ibrahima :

Je souhaitais trouver un emploi dans mon domaine ou obtenir un stage pour acquérir plus de compétences pratiques.

Interviewer :

Quels conseils donnerais-tu à ceux qui veulent venir étudier ta filière au Maroc ?

Ibrahima :

  • Ne pas choisir une filière par défaut, juste parce qu’on y a été orienté. Il est important de trouver un domaine qui passionne et dans lequel on souhaite évoluer.
  • Être rigoureux et croire en soi.
  • Avoir confiance en ce système éducatif, qui vous a sélectionné parce que vous en êtes capables.
  • Tenir bon et garder la foi, car les études à l’étranger sont un parcours semé d’embûches, mais aussi de grandes opportunités.

Interviewer :

Regrettes-tu d’avoir étudié au Maroc ?

Ibrahima :

Globalement, non. Certes, il y a eu des moments de doute et de découragement où j’ai envisagé d’abandonner, mais au final, je suis fier de mon parcours au Maroc.

Interviewer :

Un dernier mot ?

Ibrahima :

On dit : "Cherchez le savoir, même jusqu’en Chine". Mais le prix à payer est exorbitant : quitter sa famille, son pays, ses amis... Est-ce que ça en vaut la peine ? Pour moi, oui, car sur ce long chemin, j’ai trouvé Dieu et j’ai compris l’importance de la famille.

Interviewer :

Merci de nous avoir accordé de ton temps, à bientôt !

Ibrahima :

Merci à vous !